HEC Paris franchit les 70 000 € : l’école la plus chère de France

Pour la rentrée 2025, HEC Paris devient l’école de commerce la plus chère de France. Le coût des trois années du Programme Grande École (PGE) atteint désormais 70 950 euros, franchissant ainsi la barre symbolique des 70 000 euros.
Cette hausse spectaculaire illustre une tendance générale qui touche toutes les écoles de management.
Le prix moyen d’un PGE a bondi de 84 % entre 2011 et 2025, passant de 25 918 euros à 47 728 euros en moyenne. Une progression bien supérieure au taux d’inflation cumulé sur la période (20 %).
La flambée des frais ne concerne pas que les grandes écoles privées. Certaines écoles publiques comme IMT-BS, malgré un statut différent, affichent également des hausses marquées (+275 % depuis 2011), même si elles restent les moins chères du marché avec 28 100 euros pour trois ans.
Pourquoi les frais de scolarité augmentent-ils autant ?
Plusieurs raisons expliquent cette inflation :
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La concurrence internationale, qui pousse les écoles à recruter des professeurs prestigieux, souvent titulaires d’un PhD, et à investir massivement dans la recherche.
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La masse salariale en forte hausse : à l’ESSEC, par exemple, elle a augmenté de 20 millions d’euros entre 2019 et 2024 (+35 %).
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Le coût des accréditations internationales (AACSB, EQUIS, AMBA), indispensables pour obtenir la « triple couronne ».
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Les investissements campus : nouveaux bâtiments, infrastructures sportives, restauration de qualité et aménagements modernes pèsent lourd dans les budgets. Le futur campus d’HEC à Jouy-en-Josas est estimé à 230 millions d’euros.
À cela s’ajoute un effet plus subtil : l’effet Veblen, qui consiste à considérer un prix élevé comme un gage de qualité et d’exclusivité.
HEC Paris : une référence mondiale malgré son coût record
Fondée en 1881, HEC Paris s’impose régulièrement comme la meilleure école de commerce de France et figure dans le top mondial selon de nombreux classements. Son
Programme Grande École attire chaque année les meilleurs étudiants français et internationaux.
HEC rappelle que près de 90 % de son budget repose sur les frais de scolarité. Cette hausse est donc présentée comme un levier stratégique pour maintenir son excellence académique, investir dans la recherche et conserver une place de choix sur la scène internationale.
L’école insiste également sur sa politique sociale : en 2024-2025, plus de 2 millions d’euros ont été alloués aux bourses, permettant à près de 300 étudiants boursiers d’intégrer le PGE malgré le coût élevé.
Une tendance mondiale aux frais en hausse
La hausse des prix de HEC Paris n’est pas uniquement propre à la France. Aux États-Unis, les frais annuels ont augmenté de 36,7 % dans les universités publiques et de 55,4 % dans les privées entre 2011 et 2024.
Au Royaume-Uni, une réforme a triplé les frais de scolarité universitaires en 2012. En Allemagne, le MBA de la WHU est passé de 43 500 € en 2022 à 49 500 € en 2025 (+13,8 %).
La question reste ouverte : les écoles françaises vont-elles continuer à s’aligner sur les tarifs américains, ou ces hausses traduisent-elles un simple rattrapage lié à l’inflation et au désengagement des financements publics ?