La pénurie de main-d’œuvre s’aggrave pour la plupart des métiers

Publication le 10/10/2022 | MAJ le 10/10/2022
La pénurie de main-d’œuvre s’aggrave pour la plupart des métiers

En cette période de reprise post-Covid, le recrutement représente un véritable casse-tête pour les entreprises. Une récente étude de la Dares et Pôle emploi révèle que 70 % des métiers souffrent actuellement d’une pénurie de main-d’œuvre. Le phénomène s’aggrave dans la majorité des secteurs, notamment le BTP, l’industrie, l’IT et les télécommunications, ainsi que la santé pour les infirmiers.

Des tensions plus marquées dans certains secteurs et territoires

Parmi les plus gros pourvoyeurs d’emplois du « Top 30 des métiers en tension », la moitié fait état de « fortes » ou « très fortes » tensions. C’est le cas des aides-soignants, des aides à domicile, ou encore des conducteurs routiers.

Pour évaluer le niveau de tension dans un métier, les deux institutions se sont basées sur plusieurs paramètres :

  • le volume d’annonces ;
  • la facilité du retour à l’emploi pour les demandeurs ;
  • les difficultés de recrutement attendues ;
  • les origines des difficultés constatées dans le domaine.

L’analyse de ce classement montre que 75 % des métiers en déficit de personnel concernent deux filières : le bâtiment et l’industrie. Si de manière générale, les techniciens et les ouvriers qualifiés sont les catégories les plus touchées, dans l’industrie, d’autres profils sont concernés, comme les agents de maîtrise, ainsi que les ouvriers non qualifiés, les ingénieurs et cadres techniques. De même, pratiquement aucun métier n’échappe à la tendance : mécanique, maintenance, carrosserie, tuyauterie, chaudronnerie, électricité-électronique, etc.

L’étude met en outre en exergue des disparités géographiques, avec des décalages importants entre les zones où est concentrée la demande de travail, et les territoires où les offres d’emploi sont importantes. Ces écarts sont observés pour 20 des métiers du top 30. Par exemple, les tensions sont moindres pour les ouvriers non qualifiés de l’industrie agroalimentaire, dans certains départements du nord et de l’est, alors qu’à l’échelle nationale, ces métiers sont en tension.

Des tensions aux causes diverses selon les métiers

Selon les auteurs de l’étude, les causes profondes des tensions diffèrent entre les filières. Dans l’industrie, elles résultent essentiellement de l’insuffisance de candidats disponible, tandis que dans le BTP, elles sont plutôt attribuées à l’intensité d’embauches. Quant aux métiers d’ouvrier, ils attirent peu en raison des conditions de travail souvent jugées « pénibles ».

Du côté de l’informatique et les télécommunications, la dégradation de la situation est due au niveau élevé de la demande, au déficit de formation et de l’insuffisance de professionnels compétents. La santé souffre également du manque de main-d’œuvre, directement liée à la formation, sans compter les conditions de travail « contraignantes ».

D’ailleurs, des diplômes et aptitudes spécifiques sont nécessaires pour l’intégralité ou presque des métiers du top 30. Dans l’IT et les nouvelles technologies digitales, l’offre se développe avec des cursus certifiants ou diplômants dans différentes spécialités. Si le nombre de détenteurs de master en informatique commence à augmenter, les exigences de ces métiers sont telles, que les profils confirmés s’arrachent par les entreprises… lorsqu’ils ne choisissent pas d’exercer en tant qu’indépendants.

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